Dans la lenteur de la nuit, on a brisé son échine. De tant de coups et de fêlures il a souffert, de tant de coups et de fêlure il s'est reconstruit. Mais il y a une force quelque part, qui le pousse, qui le pousse, qui le pousse à grandir, à s'élever, à parcourir des kilomètres. Il ne sait s'il la possède ou si elle le contrôle, mais c'est ce qui le maintien sur ses quatre pattes depuis cinq ans déjà ; et c'est tout ce qui compte ; ce petit rien qui forme un grand tout. C'est ce que l'on doit appeler sans doûte l'instinct de survie, mais il en doûte : Berckan n'a rien ni personne qui l'attende, mais surtout aucun raison de vivre. C'est de l'attente. Il est en attente de la vie. Il ne sait pas quoi, même pas de contour flou, mais une chose essentielle lui manque, il le sent au plus profond de lui, dans un malaise qu'il cache honteusement. L'impression de manquer l'inmanquable, ce quelque chose qu'on les autres et qu'il n'arrive même pas lui même à définir. La frustration de Berckan est née de ces questions. Sa solitude qu'il protège fièrement et créer lui-même, ce cocon reclu qui le fige dans le temps, tout ça, il l'a voulu, mais le désteste profondément même s'il ne l'avouera au grand jamais. La confiance est une chose absurbe à ses yeux dont il est hors de question qu'il se laisse abuser ; il voie dans les autres un nuisible, un ennemi, un parasite emplis de sentiments qui le prennent à la gorge et une fois qu'ils se sont bien accroché, lui pompent le sang à petit feu, le laisse penaud, vide. Berckan ne veut pas être vide. Comme un loup, un prédateur, Berckan est né pour dominer, pour gouverner. Il ne sait ce qui l'anime lui-même, une rage certaine, l'envie d'être invaincu, ni par l'amour, ni par aucune autre forme de distraction. Et lorsque ses tourments le rendent colérique, Berckan ne se sent que rarement impuissant -lorsque l'émotion est trop fort-, car la plupart du temps il parvient à garder un sang froid feint, mais peu de temps... De nature nerveux, méfiant, il aura du mal à poser sur vous un regard avenant sans que sa langue ne glisse des paroles blessantes. Attaquer le premier pour ne pas être attaquer le premier, c'est comme cela qu'il a toujours raisonnée; maladroitement, les échanges sociaux ne sont pas son fort, ni le consolement, néanmoins il peut se laisser attendrir par une vraie douleur, qu'il sent persistante, importante, ancrée chez vous, et en être tout retourné ; Berckan respecte les tristesses qu'il dit justes, pour lui le chagrin est une des pires maladies sitôt qu'il devient sérieux. Ne vous laissez pas impressionner par son franc parler, sa spontanménité, sa régulière désagréable présence, car Berckan pourrait être un formidable allié, mais un dangereux ennemi, un fidel ami...